Dans un essai autant hallucinant qu'halluciné, Jérôme Momcilovic retrace le parcours d'Arnold Schwarzenegger, de sa Styrie natale au soleil de Californie.
Tout en disséquant la filmographie de l’acteur et en la ponctuant d’éléments biographiques, Momcilovic dépeint la fascination d’un corps spectaculaire transformé en image, celle du succès américain.
Au long des deux-cents de pages qui le constituent, l’essai montre comment Arnold Schwarzenegger est autant la représentation du passé (colosse antique, monstre de freak show, corps saisissant qui rappelle le cinéma muet) que celle du futur (corps d’automate qui annonce la transformation de l’homme en cyborg). De Prédator, en passant par Total Recall et bien évidemment Terminator, Momcilovic montre que le cinéma d’Arnold Schwarzenegger est autant le récit du premier des corps (l’apparition) que le récit du dernier des corps, qui dépassant ses propres limites se condamne à passer dans l’air post-humaine voir transhumaine (la disparition). Se pose alors la question de la contrefaçon, de la parodie, et du doublon de ce corps, qui traverse autant la filmographie de l’acteur que sa vie publique et politique.
Arnold Schwarzenegger bodybuilder, acteur et gouverneur ne forment qu'une même histoire, à découvrir dans cet essai passionnant récompensé en 2017 par le Prix du meilleur livre français sur le cinéma.
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