Une lettre d’amour à la connaissance et aux livres.
Sous l’impulsion du vizir, Cordoue, véritable paradis terrestre pour tout érudit, s’apprête à se défaire de ses ouvrages « hérétiques ». En secret, une opération de sauvetage s’organise.
Cordoue, fin du Xème siècle. Tarid, un eunuque qui officie à la grande bibliothèque, est horrifié : le vizir a ordonné la destruction de centaines et de centaines d’ouvrages qu’il juge hérétiques. Ce sera pour demain. Alors, avec l’aide de la copiste Lubna, Tarid sauve des flammes autant de livres qu’il peut. Commence un long périple, sans eau ni provisions, à pied, les écrits chargés sur une mule davantage encline à mâchouiller les traités qu’à avancer, en compagnie d’un filou à la parole aussi leste que les doigts. Or, le temps presse ; accusé de vol, le petit groupe doit sortir de Cordoue avant d’être rattrapé par les hommes du vizir lancés à leurs trousses.
Si les péripéties des protagonistes et leurs mésaventures avec la mule – un véritable personnage ! – font sourire le lecteur, la Bibliomule de Cordoue non rappelle un sujet on ne peut plus sérieux : la censure et la destruction du savoir subsistent encore, sous des formes diverses et multiples. Plus que jamais, en dépit du numérique, la connaissance (y compris sa transmission) demeure fragile.